île singulière, île bleue

île singulière, île bleue

je t'aime = je te mange, l'équation du cannibale

Il y a deux ou trois jours je pondais ici même un article assez acide intitulé "La charte du commentaire idéal", article que je dé-publiais hier soir dans l'idée de revenir dessus pour y apporter les précisions qui s'imposent. Je le remettrai en ligne tout à l'heure, après avoir terminé de rédiger celui-ci.

Je tenais à souligner qu'il ne s'agit en aucun cas, dans cet article acide, du portrait d'une seule blogueuse ou d'un seul blogueur. Mais bien plutôt de plusieurs rencontres (virtuelles) faites sur les blogs. En l'occurrence, des blogueurs que j'aimais bien, que je continue d'ailleurs à bien aimer malgré les nuisances dont j'ai pu faire les frais. En effet je ne crois pas un seul instant que ces blogueurs soient de vrais méchants dont le seul but était de me nuire. Je crois plutôt qu'ils ont confondu : affection et possession, fidélité et traque organisée, hommage et pillage, etc etc. Je veux dire qu'il est très facile hélas pour n'importe qui de franchir le pas. On aime = On mange. Je parle ici de cannibalisme mental, lequel consiste à dévorer petit à petit celui qu'on admire et qu'on aime bien, dont on s'inspire et que l'on suit dans tous ses faits et gestes et que l'on suit partout sans jamais se demander si par hasard, à force, on ne l'indisposerait pas. J'ai coutume de dire que ces fidèles me collaient comme du chewing-gum ; j'ai eu la plus grande peine à m'en débarrasser. Pour ce faire je n'avais malheureusement plus qu'une solution, qui ne me convient qu'à moitié : disparaître en abandonnant sans laisser d'adresse mon blog principal, mon blog officiel OB. Si tant est qu'ils me retrouvent, ce dont je doute, il faudrait pour cela que ce blog ici atteigne des sommets de popularité en étant bien référencé sur Google, s'ils me retrouvent disais-je, et s'il arrivait qu'ils tombent sur ces lignes, qu'ils sachent avant tout que j'ai préféré partir que les blesser, tout en espérant très fort que mon départ les ferait réfléchir en les poussant à se poser les bonnes questions.

Toujours est-il qu'il me manque ici la reconnaissance dont je jouissais au centuple sur mon blog OB. Je me rends bien compte que j'ai besoin de commentaires pour avancer, même avancer dans la contradiction, et qu'il est très difficile pour ne pas dire décourageant de conduire sa barque tout seul sans savoir ce qu'en pensent les autres. Mais c'est quand même un peu ce que je cherchais en m'installant ici : la possibilité de publier en paix sans faire l'objet de remarques, de critiques ou de conseils indigestes ; et sans risquer de me faire asphyxier.

Je voulais, en m'installant ici, retrouver la liberté de m'exprimer comme je l'entends sans avoir à craindre les conséquences du "dire comme je le pense". Si cette liberté doit rimer avec solitude, tant pis, j'essaierai de m'en accommoder.

Les meilleurs visiteurs que j'aie jamais eus, les plus discrets, les plus respectueux, les plus clairvoyants, ce sont en général des visiteurs qui n'ont pas de blog ou qui ont délaissé le leur par manque de conviction. Ces visiteurs-là vous lisent et prennent connaissance de vos articles non par intérêt, puisque ils n'ont rien à y gagner, ils n'attendent rien en retour ; mais avec le coeur et l'esprit grand ouverts, et toujours beaucoup de délicatesse dans leurs réactions. C'est un vrai plaisir de publier pour ces gens-là qui se fichent des statistiques et qui viennent vous voir tout simplement parce qu'ils en ont envie.



20/04/2013
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